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Accord sous conditions pour prolonger l'aide à la Grèce

par Jan Strupczewski et Renee Maltezou

BRUXELLES (Reuters) - Les ministres des Finances de la zone euro ont abouti vendredi à un accord de principe pour prolonger de quatre mois l'aide financière dont bénéficie la Grèce, en échange de promesses du gouvernement Tsipras de ne remettre en cause aucune réforme clé et d'honorer ses engagements financiers.

Ce compromis, qui ne pourra être ratifié qu'une fois que les créanciers d'Athènes auront en main une liste de réformes jugée satisfaisante, écarte le risque de voir la Grèce se retrouver dès le mois prochain en cessation de paiement et donc peut-être forcée de sortir de la zone euro.

"Ce soir marque une première étape du processus de rétablissement de la confiance", a déclaré le président de l'Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, lors d'une conférence de presse. "Nous avons redéfini un terrain d'entente afin de parvenir à un accord sur ce communiqué."

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L'accord conclu lors de la troisième réunion de l'Eurogroupe en moins de deux semaines accorde un délai supplémentaire au gouvernement dirigé par Alexis Tsipras pour tenter de négocier avec les créanciers internationaux un allègement durable du fardeau de la dette publique.

Mais il le place aussi dans une situation délicate vis-à-vis de son électorat car le chef de file du parti de gauche anti-austérité Syriza avait promis de mettre fin à la coopération avec la "troïka", le trio réunissant Union européenne (UE), Banque centrale européenne (BCE) et Fonds monétaire international (FMI), honni d'une bonne part des Grecs.

Un responsable gouvernemental grec a déclaré que son pays avait "tourné une page" et obtenu le temps nécessaire pour négocier "un nouvel accord".

L'Allemagne, chef de file des opposants à un allègement des contraintes imposées à Athènes, exigeait des "améliorations importantes" des engagements de réformes d'Athènes avant d'accepter de prolonger le plan d'aide.

ATHÈNES A TROIS JOURS POUR SOUMETTRE SES RÉFORMES

"Être au gouvernement, c'est un rendez-vous avec la réalité, et la réalité n'est souvent pas aussi jolie que le rêve", a déclaré vendredi soir à la presse le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, soulignant qu'Athènes ne recevrait plus d'aide financière tant que le plan d'aide ne serait pas mené à terme.

"Les Grecs auront sans doute du mal à expliquer l'accord à leurs électeurs", a-t-il ajouté.

Son homologue grec, Yanis Varoufakis, a pour sa part jugé que l'issue des négociations était la preuve que des élections pouvaient changer la donne en Europe et il a souligné qu'il avait évité "des mesures récessionnistes".

"Il y a certains partenaires qui continuent de nous regarder avec suspicion. C'est pour nous un défi", a-t-il poursuivi.

Dans l'immédiat, le gouvernement grec doit adresser d'ici lundi soir à ses partenaires une liste des réformes qu'il entend mettre en oeuvre d'ici la fin du plan d'aide, afin que les institutions concernées puissent vérifier qu'elles remplissent les critères prévus.

Si la Commission européenne, la BCE et le FMI jugent cette liste satisfaisante, chacun des Etats membres de la zone euro pourra ratifier la prolongation du plan d'aide, ce qui nécessitera dans certains pays un vote du Parlement.

Alors que le plan d'aide de 240 milliards d'euros de l'UE et du FMI devait arriver à son terme le 28 février, Alexis Tsipras avait déclaré à Reuters avant l'Eurogroupe: "Je suis certain que la lettre grecque en vue d'une prolongation de six mois de l'accord de prêt, avec les conditions qui l'accompagnent, sera acceptée."

UN CONTRÔLE DES CAPITAUX PAS NÉCESSAIRE, DIT LA BCE

Les partenaires de la Grèce ont exigé que la prolongation soit moins étendue et que le versement des aides prévues soit lié au jugement final rendu sur les réformes.

Ils ont aussi obtenu qu'Athènes s'engage à financer intégralement toute nouvelle dépense publique.

Avant la réunion ministérielle de Bruxelles, l'hebdomadaire allemand Der Spiegel a rapporté que la BCE préparait en interne des plans d'urgence en cas de sortie de la Grèce de la zone euro pour parer un éventuel échec des pourparlers de Bruxelles. L'institution de Francfort a refusé de commenter l'information.

Après l'annonce du compromis, une source au sein de la BCE a déclaré que celle-ci ne jugeait pas nécessaires des mesures de contrôle des capitaux en Grèce et qu'elle envisageait d'accepter de nouveau les obligations d'Etat grecques comme garantie pour ses opérations de refinancement, une fois les mesures nécessaires adoptées.

La BCE estime qu'il existe une "forte probabilité" que la Grèce aboutisse à une "conclusion favorable" de son plan d'aide, a dit cette source.

La chancelière allemande, Angela Merkel, après un déjeuner de travail avec le président français François Hollande à Paris, avait assuré que les partenaires d'Athènes souhaitaient voir la Grèce rester au sein de la zone euro, mais elle avait ajouté qu'il fallait "encore améliorer les choses sur le fond" pour permettre au Bundestag d'approuver un éventuel accord.

Angela Merkel a eu jeudi un long entretien téléphonique avec Alexis Tsipras et ce dernier a parlé à plusieurs reprises ces derniers jours à François Hollande comme au président du Conseil italien, Matteo Renzi, pour tenter de trouver un compromis permettant à la fois de rassurer les partenaires d'Athènes et de satisfaire l'électorat de Syriza.

Sans aide extérieure supplémentaire, la Grèce risquait de se trouver à court de liquidités d'ici la fin mars, ont dit plusieurs sources.

Sur les marchés financiers, l'annonce du projet d'accord à l'Eurogroupe a permis à l'euro de gagner du terrain face au dollar, à plus de 1,1375, tandis que Wall Street, soulagée, terminait en nette hausse, avec à la clé de nouveaux records pour les indices Dow Jones et Standard & Poor's.

(avec George Georgiopoulos, Angeliki Koutantou et Deepa Babington à Athènes, Steve Scherer à Rome, Noah Barkin à Berlin, Yann Le Guernigou à Paris, John O'Donnell et Paul Carrel à Francfort; Marc Angrand pour le service français)