En 2023, voici venue la grande bascule du marché de l'immobilier
L'immobilier en 2023. Paris, métropoles, campagnes: avec la fin du crédit facile, les acquéreurs se raréfient, mais retrouvent des marges de négociation qui pèsent sur les prix. Nos conseils et nos cartes pour mener à bien ses projets.
En mai 2022, Olivier, cadre dans l’édition, met en vente l’appartement de sa mère à Bordeaux, un quatre pièces en duplex de 115 m², dans un bel immeuble en pierre, à 480.000 euros. Quelques semaines s’écoulent, puis l’été: pas de visite. A la rentrée, il reprend les choses en main et baisse son prix à 420.000 euros. Toujours rien. Début 2023, le bien est affiché à 395.000 euros, ce qui déclenche enfin les visites... et deux offres.
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"Heureusement, il s’agit d’un bien acquis il y a longtemps et déjà bien rentabilisé", confie Olivier. Ce constat un peu désabusé, de nombreux propriétaires sont en train de le faire. Et de prendre conscience que le marché immobilier a radicalement changé en quelques mois. Acquéreurs, vendeurs et investisseurs doivent appréhender de nouvelles règles du jeu. La première d’entre elles, c’est que le crédit immobilier facile et gratuit est bel et bien terminé.
En 2022, le nombre de prêts a chuté de plus de 20 % sur un an, s’effondrant même de plus de 40 % au dernier trimestre, selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA. "La chute a été plus forte que pendant les confinements", souligne Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer. Trois tours devis successifs sont venus réduire le flux des crédits.
Desserrement du crédit
Les normes prudentielles édictées par le Haut Conseil de stabilité financière ont instauré des limites: pas plus de 35 % d’endettement et des prêts d’une durée maximale de vingt-cinq ans. Puis les taux ont flambé, passant de 1 % à près de 3 % en moyenne, la Banque centrale européenne (BCE) ayant relevé ses taux directeurs pour tenter de juguler l’inflation galopante de ces derniers mois.
Enfin, le mécanisme du taux d’usure, initialement destiné à protéger les emprunteurs, mais dont les règles de calcul se sont retournées contre eux, a eu un effet couperet sur les demandes de prêt. Résultat, leur situation ne va pas s’améliorer avant plusieurs mois. "Même si les [...]
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