États-Unis : pourquoi la hausse des taux ne suffira pas à éviter une récession
La Réserve fédérale (Fed) devrait bientôt apprendre ce que les gymnastes savent déjà : il est toujours difficile d’atterrir en douceur. L’inflation ayant atteint son plus haut niveau depuis 40 ans et continuant à s’accélérer, la banque centrale américaine a décidé le 4 mai, comme anticipé, de relever d’un demi-point de pourcentage son principal taux directeur, soit la plus forte hausse depuis 2000. Le Comité de politique monétaire (FOMC) a par ailleurs annoncé que « d’autres hausses seront justifiées ».
Le président de la Fed, Jerome Powell a estimé qu’il y avait de « bonnes chances » de parvenir à un « atterrissage en douceur » de l’économie américaine. Selon lui, ce relèvement des taux ne devrait pas conduire à une récession ou à une aggravation du chômage si « les conditions économiques et financières évoluent de manière cohérente » avec les attentes de la banque centrale.
Il s’agit là de la deuxième des sept hausses de taux prévues en 2022 – après une augmentation d’un quart de point en mars . La Fed tente ainsi de refroidir la demande des consommateurs et de ralentir la hausse des prix. La banque centrale américaine et les prévisionnistes tablent aujourd’hui sur une inflation qui retombera en dessous de 3 % et sur un taux de chômage qui restera inférieur à 4 % en 2023.
Nos recherches récentes suggèrent toutefois que cet « atterrissage en douceur » reste hautement improbable et qu’il existe bel et bien une forte probabilité de récession dans un avenir proche.
En effet,...