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Éric Zemmour pense que l'hôpital est "assiégé" par les étrangers, ces médecins répondent

"Ou bien c'est le siège le plus light de l'histoire des sièges", s'amuse notamment un médecin habitué des urgences pédiatriques sur Facebook.

POLITIQUE - Pour lui, les maux de l’hôpital public tiennent aux étrangers et à trois lettres: AME. Lors d’un rassemblement à Béziers, samedi 16 octobre, le polémiste Éric Zemmour a appelé à la suppression de l’aide médicale de l’État (AME), un dispositif qui offre aux étrangers en situation irrégulière un accès aux soins et qui constitue depuis longtemps l’une des cibles politiques favorites de l’extrême droite.

“L’hôpital est assiégé par une population venue du monde entier. Nous devons supprimer l’AME”, a tweeté le presque candidat à la présidentielle, en marge de ce rassemblement en compagnie du maire biterrois Robert Ménard.

Si la proposition n’est pas une surprise venant d’un représentant de ce camp, par ailleurs condamné deux fois pour provocation à la haine, l’idée d’un hôpital public “assiégé” en raison de ce dispositif d’aide a provoqué les rectifications et suscité quelques moqueries de soignants travaillant sur le terrain.

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“Moins de 1% des patients consultant aux urgences de Nantes relève de l’AME”, a ainsi rappelé sur Twitter Philippe Le Conte, médecin au CHU de Nantes. “Tu sais quoi Éric? Y’a personne de bénéficiaire de l’AME qui assiège mon hôpital, ou bien c’est le siège le plus light de l’histoire des sièges”, s’amuse la très suivie page Facebook “To be or not Toubib”, tenue par un médecin aux urgences pédiatriques, dans une tribune partagée près de 40.000 fois.

Selon le projet de loi de Finances 2021 cité par Infomigrants, le budget alloué à l’Aide médicale d’État (AME) devrait s’élever à environ un milliard d’euros en 2021, soit uniquement 0,5 % des 200 milliards d’euros de dépenses de l’assurance-maladie.

Des médecins de monde entier, aussi


Au-delà des formules choc, d’autres médecins et urgentistes dénoncent aussi la myopie d’une telle analyse. “L’hôpital est essoré par des politiques et une idéologie ultra-libérale qui casse le service public”, avance le médecin et humanitaire Jean-François Corty, qui dénonçait déjà, dans une interview au HuffPost au début de la crise du Covid-19, les “politiques d’ajustement structurel et de restriction (budgétaire)” au sein du service public de santé.Pour sa part, Mathias Wargon, chef des urgences en Seine-Saint-Denis (93), rappelle sur Twitter la présence de nombreuses personnes issues de l’immigration parmi les soignants. ”À l’hôpital, vous êtes soigné par des médecins du monde entier. Pas seulement à cause du numerus clausus, mais aussi parce que les gardes sont dures et mal payées”, explique le médecin.En mars 2020, Jean-Jacques Razafindranazy, médecin français d’origine malgache, fut le premier soignant décédé après avoir lutté, par son travail sur le terrain, à endiguer la pandémie de coronavirus. “Personne n’a pu le dissuader d’y aller”, expliquait à notre micro sa fille, Mialy Razafindranazy, lors d’un hommage à l’hôpital de Compiègne, quelques mois plus tard.

Instaurée en 1999, l’aide médicale d’État est réservée aux personnes en situation irrégulière, résidant en France depuis trois mois et ayant des ressources ne dépassant pas un certain plafond. Elle permet une prise en charge jusqu’à 100%, mais uniquement sur une palette de soins limitée, comprenant notamment les soins médicaux et dentaires, les médicaments et les frais d’hospitalisation.

À voir également sur Le HuffPost : À Compiègne, l’hommage émouvant au premier soignant victime du Covid-19

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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