Éric Ciotti, le "galérien" de LR en charge de sauver la droite avant 2027
PORTRAIT - Propulsé à la tête du parti gaulliste, ce chantre d'une droite dure, longtemps cantonné aux seconds rôles, s'efforce de sauver Les Républicains après le psychodrame des retraites. Sa dernière idée: un "contre-gouvernement" alternatif à Emmanuel Macron pour défendre les idées de son parti.
La haine. Captée par les caméras de France 3 Côte d'Azur, la scène a fait le tour des réseaux sociaux. En marge du Salon des maires et des collectivités locales, en octobre dernier, le président du conseil régional de Paca Renaud Muselier et Eric Ciotti s'empoignent devant une petite foule de curieux éberlués. "Toi, tu vas morfler", lui glisse Muselier. Quelques mois plus tard, la tension est loin d'être redescendue. "Il croit qu'il peut faire peur aux autres. Mais j'ai passé l'âge de me laisser intimider, parade le patron du Sud. C'est un garçon mal dans sa peau avec toute une série de complexes, qui toute sa vie a été numéro deux et qui toute sa vie a fait perdre son camp."
Entre les deux hommes, les relations n'ont cessé de s'envenimer ces dernières années dans le sillage de la guerre Estrosi-Ciotti. Mais au-delà des éternelles rancœurs de la droite provençale, beaucoup de cadres LR partagent aujourd'hui les critiques de Muselier. Cinq mois après l'élection de Ciotti à la tête des Républicains, la droite n'a jamais semblé aussi mal en point. Et si loin de retrouver le pouvoir.
Un parti dévasté
Sauver la droite, c'est pourtant l'objectif que s'est assigné ce drôle d'homme providentiel, dont le mètre soixante-cinq peine à rivaliser avec la stature du général de Gaulle. En prenant la tête de la famille gaulliste, ce chantre d'une droite dure, longtemps cantonné aux second rôles, après avoir œuvré pendant plus de trente ans dans l'ombre de Christian Estrosi puis de Nicolas Sarkozy et de François Fillon, a trouvé un parti dévasté. Laminés à la présidentielle, réduits à un groupe de 62 députés à l'Assemblée, Les Républicains ne sont plus que l'ombre du parti qui a gouverné la France entre 2007 et 2012.
En 2009, avec Christian Estrosi, à Nice. Après trente ans de collaboration, les deux hommes se déchirent sur fond de désaccord politique et de rivalité pour la ville de Nice. (Valery Hache/AFP)
"Je prends une maison qui a des fondations solides: son histoire, ses milita[...]
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