Publicité
La bourse est fermée
  • CAC 40

    8 022,41
    -0,85 (-0,01 %)
     
  • Euro Stoxx 50

    4 918,09
    -18,48 (-0,37 %)
     
  • Dow Jones

    37 986,40
    +211,02 (+0,56 %)
     
  • EUR/USD

    1,0661
    +0,0015 (+0,14 %)
     
  • Gold future

    2 406,70
    +8,70 (+0,36 %)
     
  • Bitcoin EUR

    59 864,32
    +666,96 (+1,13 %)
     
  • CMC Crypto 200

    1 377,71
    +65,08 (+4,96 %)
     
  • Pétrole WTI

    83,24
    +0,51 (+0,62 %)
     
  • DAX

    17 737,36
    -100,04 (-0,56 %)
     
  • FTSE 100

    7 895,85
    +18,80 (+0,24 %)
     
  • Nasdaq

    15 282,01
    -319,49 (-2,05 %)
     
  • S&P 500

    4 967,23
    -43,89 (-0,88 %)
     
  • Nikkei 225

    37 068,35
    -1 011,35 (-2,66 %)
     
  • HANG SENG

    16 224,14
    -161,73 (-0,99 %)
     
  • GBP/USD

    1,2370
    -0,0068 (-0,55 %)
     

Quand la Chine ralentit, faut-il s'inquiéter ?


"Quand la Chine s'éveillera, le monde tremblera" ! C'est par ce titre choc qu'Alain Peyrefitte avait choisi de décrire en 1973 l'inexorable essor à venir de l'Empire du milieu, dans un essai visionnaire à une époque où le continent asiatique était encore dominé par l'économie japonaise. Mais quand la croissance chinoise tremblera à son tour, que se passera-t-il ? C'est une des questions majeures qui agite actuellement le petit monde des économistes et de la finance.

C'est un fait avéré, la croissance chinoise ralentit ! Certes, la deuxième économie mondiale affiche encore des chiffres de progression à faire pâlir d'envie nos économies développées. Le produit intérieur brut chinois a ainsi progressé de 7,6% au deuxième trimestre 2012, contre... 0% pour la France, par exemple ! Mais le rythme de développement chinois est effectivement en train de décélérer : il s'était établi à 9,5% au deuxième trimestre 2011.

Un ralentissement à la fois conjoncturel et structuel

Bien évidemment, la crise économique qui touche en particulier l'Europe, destinataire privilégie des exportations chinoises, n'est pas étrangère au phénomène. Le ralentissement du géant asiatique est en grande partie imputable à une progression moins rapide de ses exportations, mais la consommation y est aussi pour quelque chose. Une récente enquête Bloomberg auprès des plus grandes bijouteries hongkongaises a par exemple démontré que les ventes de bijoux et montres avaient augmenté de 3,1% seulement en juin dernier, alors que le taux de progression était encore de 60% un an auparavant !
Après des années dorées, la Chine arrive à un certain degré de maturité qui rendrait inévitable ce ralentissement. Reste à savoir s'il va se poursuivre graduellement ou s'accélérer brutalement, comme le laisse craindre le taux de croissance quasi-nul (1%) des exportations en juillet 2012. Pour l'heure, certains signaux permettent de rester optimiste, comme le taux d'inflation, qui reste très bien maîtrisé (1,8% seulement en juillet 2012). Cela permet à la Chine de conserver de bonnes marges de manœuvre pour la relance de son économie, grâce à des taux d'intérêt bas.

Les grands perdants du ralentissement chinois

Quelles sont les conséquences du freinage de l'économie chinoise sur le reste de la planète ? Tout d'abord, il touche assez directement les autres économies en développement de la région Asie-Pacifique, qui devraient également décélérer en 2012. Ainsi, les exportations vers la Chine pèsent pour plus de 10% de l'économie globale de pays comme la Singapour, la Corée du Sud ou la Malaisie. Mais certains pays développés pourrait aussi en pâtir fortement, notamment le Japon, qui nourrit des relations commerciales fortes avec son voisin, ou l'Allemagne, qui exporte ses machines-outils vers l'atelier du monde. Il ne faut pas oublier non plus que la forte croissance chinoise des dernières décennies a été fortement consommatrice de matières premières, d'où des liens forts avec des pays comme la Russie, pour son pétrole, ou, de manière plus étonnante, l'Australie. La compagnie minière locale Resoucehouse avait ainsi signé en 2010 un contrat de fourniture de charbon avec la Chine de 60 milliards de dollars, le plus important contrat à l'export du pays, historiquement.

Les bonnes nouvelles à espérer d'une Chine qui rentre dans le rang

Mais le ralentissement chinois pourrait aussi avoir des suites positives. La croissance récente du pays n'est pas entièrement étrangère aux tensions répétées sur les marchés des matières premières. Un apaisement de ce côté-ci soulagerait bien des entreprises industrielles. Ensuite, la Chine pourrait profiter de cette tendance pour rééquilibrer son économie, jusqu'ici essentiellement assise sur les exportations et le secteur de la construction. Ainsi, la Banque mondiale a encore récemment incité le pays à renforcer ses mesures d'ordre budgétaire (baisse d'impôts, dépenses de protection sociale) pour soutenir la consommation interne et en faire un véritable pilier de développement. Le jour où la Chine s'assagira, peut-être que le monde soufflera !

Emmanuel Schafroth

Lire aussi
Seuls les Chinois ont le droit de mesurer la qualité de l'air chinois !