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Oui, les Français savent exporter !

A part quelques grandes multinationales, les entreprises françaises ne savent pas exporter. Ah bon ? Certaines démontrent pourtant le contraire de manière éclatante. La preuve en chiffres.

Avec une performance positive de 265% en dix ans, le fonds d'investissement CPR Middle Cap France à de quoi rendre jaloux bien des boursicoteurs, échaudés par les crises financières à répétitions. Eric Labbé, gérant de portefeuilles chez CPR AM, le décrit avec humour comme "un fonds anti-déclinologue, qui devrait être en vente dans toutes les bonnes pharmacies." Pour générer du rendement, le fonds ne va pas chercher des produits financiers très complexes, mais investit principalement dans des entreprises françaises de taille moyenne. Celles-ci ont plutôt mauvaise presse en France, à cause de leur incapacité supposée à exporter, par contraste, bien évidemment, avec leurs homologues allemandes.

Des acteurs de niche qui savent même vendre aux Chinois

Mais les chiffres démentent parfois les préjugés. Certes, la France est moins bien pourvue que l'Allemagne en entreprises moyennes (on utilise souvent le terme d'entreprises de taille intermédiaire ou ETI), alors que le nombre de grandes entreprises est similaire dans les deux pays. Mais des entreprises moyennes françaises qui savent vendre à l'étranger, à condition d'en chercher, on en trouve ! "Et pas seulement, contrairement aux idées reçues, dans le luxe ou l'agro-alimentaire, précise Eric Labbé. On trouve dans de nombreux secteurs des sociétés hexagonales réalisant 85% de leur chiffre d'affaires hors de France et ayant des rangs de leaders mondiaux. Elles sont souvent positionnées sur des niches de marché, comme Groupe Gorgé."

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La société est spécialisée dans les équipements de sécurité. Elle fabrique notamment des robots destinés au déminage de zones de guerre, des simulateurs de combat et des portes un peu spéciales, qui sont à la fois coupe-feu, anti-explosions et pare-balles tout en stoppant les rayons gamma. Et pour cause... elles sont destinées à protéger les centrales nucléaires, notamment les réacteurs de type EPR où Groupe Gorgé revendique un monopole de fait. Sur ce marché, la société vient d'ailleurs de conclure un contrat d'un million d'euros en Chine, pour les sites de Haiyang et Sanmen. Il suit des commandes de 50 millions d'euros relatives à l'EPR de Taishan. Etonnant, non ?

Des exportateurs dans l'industrie mais aussi le tertiaire

"Le groupe Seb, qui détient aussi Moulinex ou Krups, est un autre acteur bien implanté en Asie, zone qui représente 45% de son chiffre d'affaires, notamment grâce à un solide partenariat capitalistique avec le fabricant de "rice cookers" chinois Supor", explique Caroline Canard, co-gérante du fonds CPR Middle Cap France. Au total, l'inventeur de la célèbre cocotte-minute réalise plus de 80% de ses ventes à l'export.

GL Events est, quant à lui, un spécialiste de la logistique et de l'organisation d'événements, une activité où on pourrait penser qu'il est difficile d'exporter. Et pourtant... "la société est présente à Dubai, en Turquie, en Chine, en Russie ou encore au Brésil, où ils ont des contrats pour la Coupe du Monde de football de 2014 et les Jeux Olympiques de 2016", rappelle Caroline Canard. Objectif affiché par GL Events : un chiffre d'affaires de 500 millions d'euros au Brésil entre 2013 et 2016.

Autre société de services, le spécialiste des centres d'appel Teleperformance est présent dans 46 pays, notamment en Asie et en Amérique latine. L'Europe ne représente moins de 30% de son chiffre d'affaires total et ses bénéfices en hausse de 39% en 2012 montrent sa capacité à échapper à la morosité économique du vieux continent.

L'électronique a sa version "french touch"

Les petits "frenchies" font parfois leur chemin avec succès jusqu'en Amérique, tel Exel Industries, numéro un mondial des pulvérisateurs, qui réalise 40% de son chiffre d'affaires en Amérique du Nord, tout comme le fabricant de rasoirs et stylos jetables Bic, très connu en France mais dont les ventes sont à 77% hors d'Europe.

Même dans l'électronique, où on ne jure que par les asiatiques, la France a quelques champions en devenir, à l'image de Parrot, société dont le métier de base est la fourniture de kits de téléphonie mains-libres aux constructeurs automobiles et qui a développé une série de produits grand public, comme des cadres photos numériques, des casques audios, des enceintes ou un drone à usage ludique. "Avec le développement des drones à usage civil dans l'agriculture ou l'urbanisme, Parrot dispose de marchés connexes à fort potentiel", juge Eric Labbé. Et son produit s'était taillé un beau succès au CES 2010 de Las Vegas, la grand messe mondiale de l'électronique grand public.

De Bolloré à Zodiac, en passant par Virbac, Ingenico ou Eurofins, on pourrait multiplier les exemples de cette France qui gagne à l'étranger, mais Naturex bat tous les records avec ses ingrédients naturels : 85% du chiffre d'affaires est réalisé hors d'Europe ! Hé oui, dans l'agro-alimentaire aussi, la "french touch" fonctionne.

Emmanuel Schafroth

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