Publicité
La bourse ferme dans 4 h 37 min
  • CAC 40

    8 158,92
    +10,78 (+0,13 %)
     
  • Euro Stoxx 50

    4 981,05
    -1,71 (-0,03 %)
     
  • Dow Jones

    38 790,43
    +75,63 (+0,20 %)
     
  • EUR/USD

    1,0852
    -0,0025 (-0,23 %)
     
  • Gold future

    2 158,50
    -5,80 (-0,27 %)
     
  • Bitcoin EUR

    58 329,93
    -4 531,20 (-7,21 %)
     
  • CMC Crypto 200

    885,54
    0,00 (0,00 %)
     
  • Pétrole WTI

    82,77
    +0,05 (+0,06 %)
     
  • DAX

    17 920,75
    -11,93 (-0,07 %)
     
  • FTSE 100

    7 701,55
    -21,00 (-0,27 %)
     
  • Nasdaq

    16 103,45
    +130,25 (+0,82 %)
     
  • S&P 500

    5 149,42
    +32,33 (+0,63 %)
     
  • Nikkei 225

    40 003,60
    +263,20 (+0,66 %)
     
  • HANG SENG

    16 529,48
    -207,62 (-1,24 %)
     
  • GBP/USD

    1,2694
    -0,0035 (-0,27 %)
     

Livret A: pourquoi il continue à attirer les foules

Contre vents et marées, le Livret A résiste à la crise et attirer des capitaux toujours plus importants. Etonnant, étant donnée sa rémunération en peau de chagrin ! Mais son succès a pourtant des raisons que la raison n'ignore pas.

Depuis le 1er février 2013, le taux du Livret A a été abaissé à 1,75%, soit un niveau proche du plus bas historique : la rémunération du doyen des placements français n'a été inférieure à ce seuil qu'entre le 1er août 2009 et le 1er août 2010, où elle plafonnait à 1,25% ! Alors que les fonds en euros des contrats d'assurance-vie rapportent plus (autour de 3% en 2012), ils connaissent depuis plusieurs mois une décollecte, c'est-à-dire qu'en cumul, les Français retirent plus d'argent de ces contrats qu'ils n'en versent.

Collecte record pour le Livret A en janvier

A l'inverse, le Livret A continue d'attirer les foules, malgré son rendement rachitique. Au mois de janvier 2013, la collecte nette (les nouveaux dépôts diminués des retraits) a dépassé les 8,2 milliards d'euros, selon les chiffres communiqués par la Caisse des dépôts. C'est près du tiers de la collecte enregistrée sur toute l'année 2012 et il faut remonter à janvier 2009 pour trouver un chiffre mensuel supérieur. Au total, les sommes déposées sur tous les livrets existants atteignaient fin janvier 2012 un nouveau record de 258,2 milliards d'euros, soit environ 3.950 euros par résident français ! Cet engouement étonnant peut s'expliquer par plusieurs facteurs, dont un conjoncturel. Car si le taux du Livret A est à la baisse, le plafond de dépôt par livret a au contraire été révisé en hausse au 1er janvier, pour la deuxième fois en trois mois, pour atteindre désormais 22.950 euros. On peut aisément imaginer qu'une partie de la collecte de janvier est due à des épargnants dont les livrets étaient déjà au plafond précédent et qui ont profité du relèvement pour transférer une épargne supplémentaire. D'ailleurs, en 2012, c'est le mois d'octobre qui avait connu la plus forte collecte (7,35 milliards), dans la foulée du précédent relèvement du plafond.

Les caractéristiques d'un placement de crise

Il faut sans doute voir aussi le succès confirmé de ce placement comme une conséquence indirecte du surendettement des Etats développés. D'une part, en remettant en cause la solidité de pays entiers, le phénomène crée un contexte d'incertitude généralisée, qui pousse les épargnants à regarder le niveau de risque lié d'un placement avant de s'intéresser à sa rentabilité, alors que leur démarche était inverse avant la crise. Ce renversement des priorités profite au Livret A, au capital garanti et dont les intérêts s'accumulent quinzaine après quinzaine. Contrairement à l'assurance-vie, qui oblige, au moins en pensée, à se projeter dans l'avenir, le Livret A est parfaitement liquide, c'est-à-dire qu'à tout moment on peut instantanément "reprendre ses billes" pour aller les placer ailleurs. En résumé, c'est un placement qui colle parfaitement à l'attentisme ambiant. La hausse de la fiscalité est une autre conséquence de la nécessité de désendettement des Etats. Et là, le Livret A, totalement exonéré d'impôt, fait figure de havre de paix. N'oublions pas non plus que la distribution de ce placement, cantonnée à la Banque postale et aux Caisses d'épargne jusqu'au 1er janvier 2009, est aujourd'hui assurée par tous les acteurs du secteur bancaire, ce qui a conforté la visibilité du produit.

Un placement utile... qui a ses limites

Peut-être aussi que les Français ont-ils à l'idée de faire avec le Livret A un placement utile, cohérant avec la notion d'investissement responsable, dans la mesure où cette manne financière sert à financer le logement social. Une partie de cette manne, tout au moins ! En effet, une partie des sommes collectées par les distributeurs du Livret A (c'est aussi vrai pour le Livret de développement durable et le Livret d'épargne populaire) est reversée sur le Fonds d'épargne géré par la Caisse des dépôts. Les règles diffèrent encore entre les acteurs historiques et les nouveaux distributeurs mais, à l'horizon 2022, 65% des sommes épargnées sur les livrets A seront ainsi centralisées. Le Fonds d'épargne à son tour, utilise à son tour une partie de l'argent qui lui est confié (environ 50% au 31.12.2011) pour financer, via des prêts à long terme, l'habitat social. Le doublement du plafond du Livret A promis par le candidat Hollande (objectif aujourd'hui atteint à moitié seulement) pourrait donc permettre d'augmenter l'offre de logement, dont on sait qu'elle est insuffisante en France. Mais les choses ne sont pas si simples que cela. En théorie, le Fonds d'épargne pourrait déjà financer un peu plus de logements sociaux qu'il ne le fait actuellement... à condition qu'il y ait une offre en face. Or, le problème actuel du logement social est plus une affaire de manque de terrains et de projets réalisables que de manque de financement.

Emmanuel Scafroth


Toute l'actualité sur le Livret A

Lire aussi
Pourquoi les obligations ont le vent en poupe ?
Les sociétés qui amassent le plus de cash