Publicité
La bourse est fermée
  • CAC 40

    8 022,41
    -0,85 (-0,01 %)
     
  • Euro Stoxx 50

    4 918,09
    -18,48 (-0,37 %)
     
  • Dow Jones

    37 986,40
    +211,02 (+0,56 %)
     
  • EUR/USD

    1,0661
    +0,0015 (+0,14 %)
     
  • Gold future

    2 406,70
    +8,70 (+0,36 %)
     
  • Bitcoin EUR

    59 798,91
    +736,40 (+1,25 %)
     
  • CMC Crypto 200

    1 373,58
    +60,96 (+4,64 %)
     
  • Pétrole WTI

    83,24
    +0,51 (+0,62 %)
     
  • DAX

    17 737,36
    -100,04 (-0,56 %)
     
  • FTSE 100

    7 895,85
    +18,80 (+0,24 %)
     
  • Nasdaq

    15 282,01
    -319,49 (-2,05 %)
     
  • S&P 500

    4 967,23
    -43,89 (-0,88 %)
     
  • Nikkei 225

    37 068,35
    -1 011,35 (-2,66 %)
     
  • HANG SENG

    16 224,14
    -161,73 (-0,99 %)
     
  • GBP/USD

    1,2370
    -0,0068 (-0,55 %)
     

Les stars déchues de la technologie


Dans la technologie, conserver son avance sur la concurrence est primordial... et infiniment compliqué. De nombreux géants l'ont appris à leurs dépends, en perdant tout ( ou presque tout)
après avoir dominé leurs marchés. Découvrez ici comment les règnes les plus fastueux peuvent finir en peau de chagrin.

La scène se passe au début de la décennie 2000, à l'hôtel de Crillon. Une grande banque américaine a déplacé quelques analystes financiers tirés à quatre épingles pour présenter à un parterre de journalistes et de financiers français sa sélection de valeurs technologiques préférées. Soudain, un téléphone mobile retentit. Pour souligner avec humour le côté "cheap" de la sonnerie qui vient de l'interrompre, l'orateur s'écrie : "definitely not a Nokia" ("assurément pas un Nokia") ! Car il était justement en train de vanter les mérites et l'avance technologique du fabricant finlandais, alors roi sur son marché.

La descente aux enfers de Nokia

Le 9 juillet dernier, le cours de Nokia franchissait en baisse le seuil de 1,50 euros, marquant son plus bas niveau de valorisation : tout un symbole du peu d'illusions que se faisait le marché concernant les résultats qui viennent d'être publiés. Ceux-ci révèlent en effet une perte nette part du groupe de 1,4 milliard d'euros au deuxième trimestre 2012, presque multipliée par quatre en un an, principalement explicable par un plongeon de 26% des ventes de terminaux mobiles d'une année sur l'autre. Le brutal déclin de la société (qui était encore en 2011 le leader mondial des téléphones mobiles) est confirmé de manière cruelle par une étude Nielsen sur les ventes de smartphones aux Etats-Unis au deuxième trimestre : la part de marché d'Apple ressort à 34% et celle de Samsung à 17%, contre... 0,3% pour Nokia !

Quand les gagnants d'hier font les "losers" de demain

Dans la technologie, tout va très vite et une position de leader, à un moment donné, ne garantit en rien un futur serein. A ce titre, Nokia, qui a scrupuleusement manqué toutes les évolutions de son marché depuis dix ans, n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Dans le même secteur, Research in Motion (RIM) est un des autres perdants de l'année. Il s'agit du fabricant du fameux Blackberry, autrement dit, l'inventeur du smartphone. Conçu dès l'origine non seulement pour téléphoner mais aussi pour envoyer des emails, l'appareil fait vite fureur dans le milieu professionnel, où il devient un "must have". En 2008, le Blackberry de Barack Obama, tout juste élu à la présidence américaine et "accro" à son joujou défraie la chronique, certains de ses conseillers le jugeant insuffisamment sécurisé. Aujourd'hui, rien ne va plus chez RIM, après l'année noire de 2011 marquée par une panne mondiale du système à l'automne. Depuis, les fondateurs se sont fait débarquer de l'entreprise et le chiffre d'affaires du trimestre qui s'est achevé le 2 juin 2012 a encore plongé de 43%, la perte dépassant les 500 millions de dollars.

Les mammouths sont rétifs au changement

Souvent, c'est une rupture technologique qui fait plier les gagnants de la précédente, trop arc-boutés sur leur savoir-faire pour évoluer. Ce fut le cas de Kodak, ex-géant de la photographie argentique dont les origines remontent à 1880. Roi de la photo noir et blanc, puis couleur avec son fameux film Kodachrome et son petit appareil Instamatic, écoulé à plus de 50 millions d'exemplaires, l'empire Kodak est même un temps sous la menace des autorités judiciaires américaines pour monopole. Le déclin débute dans les années 1980 avec la montée en puissance des Japonais et se poursuit avec la généralisation de la photo numérique, un train que Kodak se révèle incapable de prendre. Après un premier affront en 2004, quand le titre est retiré du fameux indice Dow Jones, la descente aux enfers se poursuit jusqu'à la retentissante faillite de début 2012.

L'avance technologique ne suffit pas

Le secteur encore jeune des jeux vidéos est devenu un marché colossal, mais les survivants d'aujourd'hui ont laissé de nombreux morts au bord du chemin. L'américain Atari fut un des premières entrants dans ce marché, en commercialisant dès 1972 sa borne d'arcade Pong : un jeu de tennis très rudimentaire. Cinq ans plus tard vient la première console de jeux à cartouche, l'Atari 2600, qui se vend à 40 millions d'exemplaires. La décennie 1980 est plus délicate, avec une concurrence qui se renforce, avec notamment Commodore et son Amiga. En 1989, Atari lance sa Lynx, première console portable avec écran couleur. Technologiquement en avance, le produit ne connaîtra pas le succès escompté, doublé par la Game Boy de Nintendo, plus fruste mais... moins chère ! Au gré des reventes successives, la marque Atari a survécu jusqu'à aujourd'hui, mais n'est plus guère présente que dans la distribution de jeux, ayant laissé le marché des consoles à Sony, Microsoft et Nintendo.

Encore plus récente, le secteur internet n'a réellement commencé à émerger commercialement que dans la deuxième moitié des années 1990. Là encore, les héros d'hier ne sont pas ceux d'aujourd'hui. La première star du web - et presque son synonyme ! - fut Netscape, société créée en 1994 par les inventeurs du premier navigateur internet grand public et introduite en Bourse dès l'année suivante. Un vrai feu follet puisque l'entreprise est rachetée dès 1998 par AOL, alors que sa domination, aussi forte que brève, prend déjà fin, du fait de l'avènement du navigateur Internet Explorer de Microsoft. Avec Internet, tout va décidément plus vite.

Emmanuel Schafroth

Lire aussi

Entreprises et entrepreneurs à succès, épisode 6 : Andreessen et Horowitz, les nouveaux financiers du web
La bulle internet est-elle de retour ?