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Les chiffres astronomiques de la justice américaine

2,9 millions de dollars pour un café renversé, 900 trillions de dollars pour violation de droits civiques... Dans l'histoire de la justice américaine, certaines plaintes de citoyens paraissent totalement invraisemblables. Et pourtant...

Le café bouillant, ça brûle ! Monsieur de La Palice n'aurait certes pas contredit cette affirmation. Poutant, pour ne pas avoir averti sa cliente Stella Liebeck qu'il était dangereux de conduire avec son gobelet de café bouillant coincé entre les cuisses, McDonalds fut ainsi condamné en 1994 par un jury du Nouveau-Mexique à verser 2,9 millions de dollars de dommages-intérêts à cette vieille dame, brûlée au troisième degré par son étourderie. Réduction du montant par le juge, appel de McDonald's, transaction à l'amiable... cette affaire s'est finalement conclue sur un montant sans doute très inférieur. Voilà qui illustre le fonctionnement de la justice américaine, où les avocats se régalent à manipuler les menaces de poursuites assorties de millions ou de milliards de dollars, afin de faire monter la sauce médiatique autour du cas qu'ils défendent et d'exercer ainsi une amicale pression sur la partie adverse.

Au pays du gigantisme, on ne s'étonnera donc pas que les plaintes prennent parfois des proportions démesurées, voire farfelues. Par exemple, une femme de 46 ans, Fausat Ogunbayo, vient-elle d'engager des poursuites à l'encontre de la ville de New-York, qu'elle accuse d'avoir violé ses droits civiques et ceux de ces deux enfants que les services sociaux lui avaient enlevé il y a trois ans au motif que son état mental l'empêchait de les élever. Et le montant des dommages réclamés aujourd'hui par cette mère de famille semble en effet attester d'un côté un rien délirant : 900 trillions de dollars (un "neuf" suivi de quatorze "zéros" !). Il y a peu de chance que sa plainte aboutisse au versement d'une telle somme, ne serait-ce que parce qu'elle représente environ 13.000 fois le budget annuel de la ville de New-York, et plus de 200 fois le budget fédéral américain !

Est-ce un effet de l'inflation si Fausat Ogunbayo fait plus fort que David Simpson Windsor II, qui n'avait réclamé "que" 400 trillions de dollars en 1984, lors d'une action en cour d'appel fédérale contre la compagnie aérienne Pan American Airways. Le procès faisait suite au crash du vol 759 sur un quartier résidentiel, le 9 juillet 1982, lors de son décollage de l'aéroport international de la Nouvelle-Orléans : une catastrophe qui avait causé la mort des 145 passagers et membres d'équipages ainsi que de 8 autres personnes au sol. Le plaignant fondait sa demande sur le chef d'accusation de "détournement, avec intention de commettre un sabotage nucléaire du vol 759" et, maniant la bonne vieille théorie du complot, accusait de complicité les présidents Carter, Ford et Reagan ! Comme si cela ne suffisait pas, Windsor mêlait aussi à l'affaire la veuve de Martin Luther King et... Saint-Pierre, accusé d'être le Diable et le père de Judas ! Inutile de préciser quel sort fut réservé à cette plainte.

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Dans un autre style, la plainte de Terence Keith Johnson contre l'Etat de Hawaii laisse croire que celui-ci est une victime née : il incrimine pêle-mêle un shériff pour de supposées violences policières, un chauffeur de bus qui n'a de cesse de refermer sa porte sur lui ou encore un médecin qui lui a administré des radiations en direction de l'appareil uro-génital. L'addition réclamée pour ce véritable harcèlement : 999 sixtillions de trillions de dollars, soit en version longue... 999.000.000.000.000.000.000.000.000.000.000.000 dollars.

Emmanuel Schafroth                                                                                                       

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