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Le message de la Fed, facteur de doute pour les actions

L'enthousiasme suscité la semaine dernière à Wall Street par la décision de la Réserve fédérale de maintenir ses mesures exceptionnelles de soutien commence déjà à se dissiper, car le message implicite de la Fed pourrait bien remettre en cause le niveau actuel de valorisation des actions. /Photo prise le 20 septembre 2013/REUTERS/Lucas Jackson

par Caroline Valetkevitch

NEW YORK (Reuters) - L'enthousiasme suscité la semaine dernière à Wall Street par la décision de la Réserve fédérale de maintenir ses mesures exceptionnelles de soutien commence déjà à se dissiper, car le message implicite de la Fed pourrait bien remettre en cause le niveau actuel de valorisation des actions.

En filigrane, la banque centrale laisse en effet entendre que la reprise pourrait être insuffisante pour générer une croissance soutenue des bénéfices des sociétés cotées. Ce qui signifie que la valorisation du Standard & Poor's 500, au plus haut depuis 2010 sur la base du ratio cours/bénéfices(PER), pourrait vite se révéler injustifiée.

Le S&P 500, qui a gagné 20% depuis le début de l'année et atteint des plus hauts historiques la semaine dernière, affiche un PER de 14,94. Il faut remonter au début de l'année 2010 pour retrouver un niveau équivalent mais à l'époque, les résultats des entreprises progressaient bien plus rapidement après la récession et la crise financière de 2007-2009.

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Alors qu'elle avait atteint 31% en 2010, la croissance des profits devrait être de 6% seulement cette année, un niveau insuffisant pour justifier une progression supplémentaire des cours.

"Le vote de défiance de la Fed envers l'économie nous conduit bel et bien à reconsidérer nos estimations de bénéfice pour la fin de cette année et pour la prochaine", explique ainsi Leo Grohowski, directeur des investissements de BNY Mellon Wealth Management. "Je ne serais pas surpris d'assister à un ajustement des consensus."

Après avoir salué la décision inattendue de la Fed mercredi, Wall Street a cédé du terrain jeudi et vendredi, en raison d'abord des craintes d'une nouvelle impasse politique aux Etats-Unis sur le budget ou sur la dette, mais aussi à cause des inquiétudes suscitées par le niveau actuel de valorisation.

Les débats au Congrès sur le budget et la dette devraient, tout comme les résultats du troisième trimestre, concentrer l'attention des investisseurs au cours des semaines à venir et ces deux sujets permettront de juger si la décision de la Fed était justifiée.

DES VALORISATIONS DIFFICILES À JUSTIFIER

La croissance des profits des entreprises cotées a nettement ralenti depuis le pic du cycle actuel: au deuxième trimestre, elle n'a été que de 4,8%.

A 14,94, le PER du S&P 500 reste relativement modeste, puisque sa moyenne historique avoisine 17, mais il suffit à susciter l'inquiétude.

La croissance des bénéfices sur l'ensemble de 2013 est attendue à 6,3%, un chiffre qui a diminué d'un point environ ces trois derniers mois selon les données Thomson Reuters StarMine. Et certains observateurs craignent de voir ce ralentissement se poursuivre faute d'une croissance économique suffisante.

"Si la Fed a besoin de laisser le pied sur la pédale d'accélérateur, cela implique que nous n'avons pas encore pris l'élan que les cours des actions ont intégré dans leur valorisation", explique Rick Meckler, président de la société de gestion LibertyView Capital Management.

Ces doutes sont d'autant plus présents que les entreprises ont quasiment épuisé leurs marges de manoeuvre en terme de réduction des coûts, l'un des principaux moteurs de la croissance des profits en période de croissance faible.

La progression des chiffres d'affaires, elle, a évolué au cours des quatre derniers trimestres entre -0,8% et +3,6% selon les données Thomson Reuters.

La hausse des bénéfices est attendue à 4,8% pour le troisième trimestre et elle devrait atteindre 11,1% sur les trois derniers mois de l'année. Mais ces estimations peuvent rapidement changer: pour juillet-septembre, le consensus était de 8,5% début juillet, il y a moins de trois mois.

Si les estimations de bénéfices continuent de reculer, le PER du marché risque de devenir impossible à justifier, une situation qui devrait logiquement se résoudre par une baisse des cours.

"Soit la politique poursuivie conduira à une véritable accélération de la croissance, qui justifierait ces cours, soit je pense que le marché commencera à redescendre", résume Rick Meckler.

Marc Angrand pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten