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Le lent décollage de la voiture électrique

Petit à petit, la voiture électrique fait son nid. Mais les succès restent rares. La très attendue Renault Zoé connaît un démarrage mitigé, mais d'autres constructeurs sont un cran devant, dont un américain au nom très... électrique.

Tesla-ventes

Créée dès 1978, l'association Avere-France, dont la vocation est de promouvoir l'utilisation des véhicules électriques et hybrides, a encore du pain sur la planche. Les ventes de voitures électriques progressent certes fortement en France, mais restent très rachitiques. Au premier semestre 2013, elles ont représenté 4.779 immatriculations, soit une progression de 137% en un an, mais ne représentent encore que 0,5% du marché. Ce chiffre doit beaucoup au succès, même relatif, de la Renault Zoé, qui s'est écoulée à près de 3.600 exemplaires en France sur la période. Elle devance de très loin la Nissan Leaf (536 exemplaires) et la Bolloré Bluecar, connue de tous les parisiens sous le nom d'Autolib, le service d'autopartage qui utilise ce modèle. Avec 4.770 exemplaires vendus en Europe au premier semestre, la Renault Zoé est cependant bien en-deçà du niveau où certains l'attendaient.

Les "tout électriques" loin derrière les hybrides

Il s'agit là de véhicules tout électriques, également appelés "zéro émission". Les véhicules hybrides (électrique + essence), de leur côté, ont un temps d'avance et continuent de tracer leur route. Leurs ventes ont plus que quintuplé au premier semestre sur le marché français, pour atteindre 22.702 exemplaires vendus. Là, c'est Toyota, avec ses modèles Yaris, Auris et Prius, qui se taille la part du lion. La voiture électrique n'a donc pas dit son dernier mot et le secret de son succès futur réside peut-être dans la capacité des constructeurs à la vendre, pas seulement pour ses vertus écologiques mais comme un véritable objet de plaisir, vecteur d'une image forte. Bref, comme on vend les voitures traditionnelles ! Avec son petit véhicule biplace Twizy, Renault jouait cette carte, mais le petit succès rencontré en 2012 (5.200 exemplaires vendus, essentiellement en France, Allemagne et Italie) semble avoir fait long feu. sur les six premiers mois de 2013, les ventes ont plongé de 80% !



Des voitures électriques ET sportives !

En revanche, signe des temps, on voit aujourd'hui que même des constructeurs automobiles de prestige s'intéressent au segment électrique. Après la Panamera Hybrid, la limousine sportive écologique que Porsche compte écouler à 3.000 unités par an (comptez 112.000 euros pour en acquérir une), c'est BMW qui vient de lancer le concept "BMW i" où les innovations technologiques (architecture spécifiquement conçue pour les véhicules électriques, système innovant d'accumulateurs pour améliorer performances et durée de vie) visent bien à concilier "plaisir de conduire" et écologie. La petite citadine i3 d'ores et déjà présentée affiche des accélérations dignes d'une petite sportive, avec le 0 à 100 km/h en 7,2 secondes. Et BMW laisse déjà entrevoir la suite : un joli coupé hybride baptisé i8 qui a de quoi faire rêver. Sur ce segment naissant de la voiture électrique "sport-luxe", les constructeurs automobiles historiques sont bien obligés de veiller au grain, car quelques spécialistes affutent leurs armes.

Les constructeurs spécialisés affutent leurs armes

Les amateurs de belles voitures d'un certain âge se souviennent sans doute de la marque Venturi, fondée en 1984 et qui fut une éphémère "Ferrari à la française". Rachetée en 2000 par l'ancien pilote monégasque Gildo Pallanca Pastor, la marque s'est convertie à l'électricité et va tenter mi-septembre de battre son propre record du monde de vitesse en voiture électrique, atteint en 2010 à Bonneville, Utah... 495 km/h ! Et Venturi commercialise des véhicules sportifs qui font des étincelles, comme la Fetish, qui atteint tout de même les 200 km/h en pointe. Malgré le bonus écologique de 7.000 euros, il vous en coûtera tout de même plus de 350.000 euros.

Mais le constructeur de voitures électriques qui a vraiment le vent en poupe nous vient des Etats-Unis et à son quartier général dans un haut lieu de la technologie américaine... Palo Alto, dans la Silicon Valley. Nommé d'après l'inventeur d'origine serbe Nicolas Tesla, inventeur de l'alternateur électrique, Tesla Motors a été créé en 2003 et a commercialisé son premier véhicule, un roadster, en 2008. Lancée mi-2012, sa berline sportive Model S, commercialisée au prix de base de 62.400 dollars sous le slogan "zéro émissions, zéro compromis", est un réel succès. Le magazine américain Consumer Reports l'a d'ailleurs désignée comme "la meilleure voiture qu'il ait jamais testé", avec un score de 99 sur 100 à son test.Sur le seul premier trimestre 2013, le chiffre d'affaires de Tesla Motors a atteint 562 millions de dollars, soit 149 millions de mieux que les facturations de l'année 2012 dans son ensemble. Cette croissance "champignonnesque" a ainsi permis à l'entreprise, qui travaille aussi pour d'autres constructeurs comme Mercedes et a été introduite au Nasdaq en 2010, d'enregistrer ses premiers bénéfices trimestriels. Pour 2013, elle vise les 21.000 véhicules vendus et le rythme annuel de 30.000, dont la moitié aux Etats-Unis, à brève échéance. Tesla fabrique des voitures, mais avance comme une fusée.

Emmanuel Schafroth

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