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FFP: un holding familial très discret

La FFP est l'illustration parfaite de l'utilité que peut avoir une société holding chargée de veiller sur les intérêts économiques d'une famille. Ne pas mettre tous se œufs dans le même panier, tel pourrait être son adage.

Participations de FFP

La FFP, c'est un peu la vieille dame qui habite votre palier depuis des lustres, mais dont vous peinez toujours à retrouver le nom. La société, dont le nom signifie est l'abréviation de Foncière et financière de participations (on a connu plus vendeur !), partage un certain sens de la discrétion avec la famille protestante qui est à son origine. Une famille dont le nom est pourtant connu de tous ! Créée en 1929, la FFP a été introduite en Bourse depuis 1989, époque où existaient encore les Bourses régionales qui seront ensuite fondues en un marché unique : sa place de cotation était alors Nancy.

Un lion dans le portefeuille

Surtout, depuis 1966, la FFP est le premier actionnaire du groupe Peugeot, portant ainsi l'héritage de cette famille industrielle du pays de Montbéliard et de son lion emblématique : une famille surtout connue pour l'automobile mais qui depuis le début du 19ème siècle a œuvre dans bien d'autres métiers, des tanneries aux lames de scie, en passant par les bicyclettes et les réputés moulins à poivre. L'organigramme actuel de la FFP ne laisse aucun doute sur sa mission : celle d'un holding chargé de faire fructifier le capital de la famille, qui contrôle 79% du capital. Ainsi, cinq des 12 membres du conseil d'administration portent aujourd'hui le nom de Peugeot, à commencer par son président, Robert Peugeot, cousin de Thierry Peugeot, président du conseil de surveillance de PSA, qui est lui-même administrateur de la FFP, tout comme Robert siège au conseil de PSA.

Ces derniers temps, la fortune familiale des Peugeot a quelque peu été mise à mal par les déconvenues financières et boursières du constructeur automobile, dont le cours de Bourse a été divisé par 10 depuis la fin de l'année 2007. Cela a évidemment eu un impact considérable sur la valorisation de FFP, dont l'actif le plus important est une participation de 19% dans PSA. Mais celle-ci a baissé a baissé de 63% seulement, ce qui est un effet de la nette diversification des investissements ces 15 dernières années. Alors que la part détenue dans PSA représentait encore 74% des actifs de la FFP fin 2006, cette proportion est tombée à 22% fin 2012. C'est certes la conséquence du déclin de la valeur du constructeur, mais aussi de l'augmentation de celle des diversifications, passée de 908 millions d'euros en 2006 à 1,3 milliard aujourd'hui.

Des participations industrielles... ou pas

La FFP détient ainsi une participation directe ou indirecte dans sept sociétés cotées. Il s'agit parfois d'actifs industriels dans des univers proches de l'ADN industriel de Peugeot, comme les 5,8% détenus dans l'équipementier aéronautique Zodiac acquis en deux fois en 2006 et 2010, et qui valent aujourd'hui 276 millions d'euros. La FFP contrôle aussi 19% du capital de LISI (ex-GFI Industries), spécialisé dans les équipements de fixation pour l'automobile et l'aéronautique, et 5% de la société d'électroménager Seb. Mais d'autres investissements concernent des secteurs très éloignés du monde industriel. En juillet 2011, la FFP a ainsi investi dans le groupe de maisons de retraite médicalisées Orpea, surfant sur la tendance du papy-boom. Deux mois plus tard, il a investi aux côtés des fondateurs d'Ipsos lors du rachat par l'institut d'études de son concurrent britannique Synovate.

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La FFP a aussi réussi un joli coup en s'intéressant en 2008 à la société suisse DKSH, qui aide les entreprises à développer des marchés en Asie et dont l'introduction sur le marché boursier suisse l'an dernier a été un grand succès. L'investissement initial de 85 millions d'euros vaut aujourd'hui 236 millions d'euros.

Et si la FFP vendait ses actions dans Peugeot ?

Une partie des actifs du holding est aussi des investissements dans des fonds de capital-investissement pour près de 150 millions d'euros, dans l'immobilier (la FFP est actionnaire minoritaire aux côtés d'une autre famille industrielle bien connu au sein le la société Immobilière Dassault) et même dans le vin, avec Chateau Guiraud, domaine de 128 hectares produisant un des sauternes les plus reconnus. Par le passé, le groupe était aussi entré au capital du groupe Taittinger, producteur du fameux champagne, avant de revendre en 2005. Car la FFP n'hésite pas à être mobile dans ses investissements et vient ainsi de solder sa participation dans l'éditeur de logiciels financiers Linedata. Un jour prochain, c'est peut-être sa participation la plus emblématique qui passera en d'autres mains. Si l'on en croit les informations du quotidien Libération en octobre dernier, Robert Peugeot serait favorable à une cession de la participation dans PSA à l'américain General Motors, un point de vue que son cousin Thierry ne partage pas. La famille Peugeot n'est pas exempte de conflits, même s'ils sont feutrés.

Emmanuel Schafroth

Lire aussi les deux premiers épisodes de notre série sur les conglomérats et les grands groupes:
1: Les cinq métiers de Bouygues
2: General Electric, un conglomérat plein d'énergie