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Faut-il investir dans les pays émergents ?

Pour un investisseur, il peut être tentant de chercher à investir dans des sociétés chinoises ou brésiliennes et bénéficier ainsi de la croissance de ces pays en plein essor. Mais gare aux logiques trop simplistes.

Asie, Afrique, Amérique du Sud...Faut-il investir dans les pays émergents ?

D'après les dernières projections du Fonds monétaire international (FMI), la croissance devrait encore atteindre en 2013 un niveau de 7,2% en moyenne dans les pays en développement d'Asie, et un score honorable de 3,9% en Amérique latine. Ces chiffres se comparent très favorablement à la croissance modeste (1,5%) attendue dans les pays développés, particulièrement dans une zone euro qui frôlera le zéro l'an prochain. Et ils ont de quoi orienter les appétits des investisseurs avides de profiter cette croissance vers les actions des pays émergents !

Les performances passées ne préjugent pas du futur

Mais chez Comgest, société financière disposant justement d'une expertise forte sur cette thématique, on aurait plutôt tendance à calmer les ardeurs. "Si vous vouliez miser sur les actions au cours des dix dernières années, les titres des pays émergents étaient le meilleur moyen d'optimiser votre investissement", rappelait récemment Céline Piquemal-Prade, gérante actions internationales chez Comgest, lors d'une conférence de presse. Et en effet, si l'on se réfère à l'indice MSCI Emerging markets, les investissements en actions émergentes ont rapporté un rendement annuel moyen de 17,4% au cours de la décennie écoulée, soit un chiffre deux fois supérieur à ce qu'ont généré les actions des marchés développés. Mais en regardant ainsi dans le rétroviseur, on ne voit jamais qu'une tendance passée, pas toujours amenée à se poursuivre. "Il nous semble aujourd'hui que la photographie pourrait être très différente dans les 10 ans à venir, poursuit Claire Piquemal-Prade. Ce qui importe, pour la valorisation d'une action, ce n'est pas la croissance du PIB du pays dont est originaire la société, mais bien la progression de ses bénéfices. Or, selon nous, celle-ci devrait plutôt s'accélérer dans les pays développés et ralentir dans les pays émergents."

Pourquoi la croissance des bénéfices va diminuer dans les pays émergents

La gérante avance plusieurs raisons au ralentissement attendu de la croissance des bénéfices des sociétés émergentes, à commencer par l'inflation importante qui touche leurs coûts salariaux. "Dans un pays comme la Chine, le coût du travail progresse d'environ 12% par an, explique Céline Piquemal-Prade. Et en Indonésie, le gouvernement vient de revaloriser de 45% le salaire minimum !" Dans certaines usines textiles chinoises, le salaire des ouvriers approche aujourd'hui 500 dollars par mois, ce qui vient en plus de la nourriture et du logement. Ces chiffres restent certes très inférieurs aux salaires occidentaux, mais le différentiel n'est plus du tout le même qu'il y a 5 ou 10 ans. De la même manière, le coût de l'énergie et les loyers augmentent fortement. "A Shanghai, les prix de l'immobilier ont été multipliés par 3 en 10 ans", rappelle la gérante de Comgest.

Les entreprises des pays développés en position favorable

Habituellement, les sociétés répercutaient de telles hausses de coûts sur les consommateurs, mais cela devient beaucoup plus difficile aujourd'hui, alors que toutes les entreprises de la planète s'attaquent aux nouveaux consommateurs des pays émergents, avec pour conséquence des prix de vente qui se stabilisent, voire reculent. Pour les entreprises émergentes, cela crée un véritable effet de ciseaux. A l'inverse, les sociétés américaines, européennes ou japonaises ont énormément travaillé depuis la crise de 2008 pour améliorer leur productivité, donc leur rentabilité. Elles s'avèrent ainsi mieux armées pour gagner du terrain et accroître leurs bénéfices dans les années à venir. Et si des sociétés comme LVMH, L'Oréal ou Essilor poursuivent aujourd'hui leur croissance malgré la morosité économique européenne, c'est bien parce que leur chiffre d'affaires est dopé par les parts de marché prises en Asie ou en Amérique latine.

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A une période où tout le monde ne jure que par les pays émergents, Comgest nage à contre-courant, diminuant la part de son portefeuille mondial allouée aux sociétés de ces pays : celle-ci est passée de 34% en décembre 2009 à 16% en septembre 2012, au bénéfice principalement des actions américaines et japonaises, deux pôles qui représentent conjointement les deux tiers du portefeuille international. En finance, c'est bien connu, il faut se méfier des effets de modes, souvent à l'origine de dangereuses bulles financières. Et chez Comgest, on a toujours refusé de bêler avec le troupeau.

Emmanuel Schafroth



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