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Faites financer vos idées par la foule !



En France, on n'a pas de pétrole, mais on a des idées, disait en 1978 une campagne publicitaire de l'Agence pour les économies d'énergie. Si vous avez des idées, mais pas d'argent, essayez le crowdfunding !


Le crowdfunding (littéralement : financement par la foule) est une activité en plein démarrage en France. Son principe est assez simple et s'appuie sur la puissance du média internet : des porteurs de projets (artistiques,  technologiques, humanitaires, voire sportifs) mettent en ligne sur un site un descriptif de leur idée et les internautes visitant le site sont invités à financer collectivement les projets qui ont retenu leur attention, que leur porteur soit un ami, un ami d'ami ou... un parfait inconnu. Chacun donne en fonction de ses moyens, le tout fonctionnant sur le principe bien connu que les petits ruisseaux font les grandes rivières. L'acteur le plus emblématique du secteur est - évidemment ! - américain et s'appelle Kickstarter. Cette startup fondée à Manhattan en 2009 a connu un succès foudroyant et a notamment permis le démarrage du réseau social Diaspora, un concurrent de Facebook fondé sur le principe du logiciel libre. En 2011, plus 27.000 projets ont été proposés sur Kickstarter, dont 11,836 ont pu être financés. Le site a reçu la visite de 30,6 millions d'internautes et les fonds collectés ont atteint 99,3 millions de dollars, soit 3,6 fois plus qu'en 2010. Un vrai succès, qui confine au phénomène de société.

Jeunes pousses en quête de succès

De ce côté-ci de l'Atlantique, on ne compte pas encore d'acteurs de cette taille, mais le web fourmille de jeunes sociétés en quête de tels succès. Officiellement lancé en octobre 2010, Ulule revendique ainsi une place de leader européen même si son cofondateur, Alexandre Boucherot est bien conscient qu'un long chemin reste à parcourir pour consolider cette place. Le modèle économique est très simple : une commission de 5% TTC est prélevée sur les montants levés, dès lors qu'un projet réussit à atteindre l'objectif de financement fixé au préalable. Dans le cas contraire, tous les souscripteurs se voient rembourser leur argent, sans frais.
"L'envie initiale de notre projet était de mettre la puissance des réseaux sociaux au service des porteurs de projets", explique Alexandre Boucherot. Une page décrit chaque projet, ses besoins de financement et les contreparties qui seront accordés par le porteur à ses financeurs. Par exemple, un metteur en scène souhaitant financer la réalisation d'un court métrage peut promettre un DVD au souscripteur à partir d'une certaine somme... et ajouter une place à l'avant-première du film pour les plus généreux. Il peut aussi s'agir d'une souscription pour l'achat d'un produit, comme dans le cas du livre "Culture Lego" sur l'univers des fameux jouets. Avant de lancer la fabrication, l'éditeur s'assure ainsi d'avoir un niveau de commandes suffisant pour arriver au seuil de rentabilité. Une sorte de blog permet même de suivre les étapes des projets, ses péripéties et même ses éventuels retards : une réalle interactivité entre le créateur et sa communauté de financeurs.

Plusieurs écoles s'affrontent

Dans le modèle défendu par Ulule et par des concurrents comme Babeldoor ou Kisskissbankbank, les contreparties accordées ne sont jamais financières. C'est une différence notable avec certains autres acteurs, fondés sur un principe de "retour sur investissement", à savoir la coproduction cinématographique ou musicale, comme Touscoprod ou My Major Company. Ce dernier se veut un "label communautaire" et a été fondé en 2007. Il a bénéficié d'une belle couverture médiatique, avec le soutien d'un certain Jean-Jacques Goldman, qui se trouve être le père d'un des deux associés fondateurs. Enfin, la technique du crowdfunding peut aussi être utilisée pour collecter des sommes servant à des prêts participatifs. Depuis 2008, Babyloan propose aux internautes de financer, via l'octroi de microcrédits, des projets d'entreprises dans les pays émergents. De son côté, Friendsclear permet de fédérer des investisseurs qui vont mettre leur argent dans un produit à capital garanti, les sommes investies servant à accorder des prêts à des entrepreneurs en mal de financement.

Une croissance très rapide

On peut opérer une autre distinction entre les différents acteurs de ce secteur émergent. Il y a les modèles verticaux (qui s'adressent à un secteur particulier : la musique, par exemple) et ceux qui se veulent oecuméniques. C'est la posture adoptée par Ulule, qui revendique déjà 2 millions d'euros de collecte sur les 700 projets financés depuis l'origine. "Nous avons voulu une solution qui soit la plus élastique possible, explique Alexandre Boucherot. Elle s'adresse aussi bien à des particuliers qu'à des associations ou à des entreprises et répond à tout type de projet."
En moins de deux ans d'existence, l'activité n'est pas encore arrivée au seuil de rentabilité, mais s'en repproche rapidement. Le rythme de croissance est impressionnant (plus de 20% par mois), signe que le crowdfunding est en train de faire ses preuves à vitesse accélérée. Il faut dire qu'il répond parfaitement aux besoins de ce fameux "consom'acteur" dont nous parlent tant les spécialistes du marketing.

Emmanuel Schafroth

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