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Entreprises et entrepreneurs à succès, épisode 5 : Alexandre Krivine (3S Photonics)


À seulement 44 ans, Alexandre Krivine, PDG de 3S Photonics, l'un des leaders mondiaux de l'industrie des composants opto-électroniques pour réseaux de télécommunications, affiche déjà un CV de "serial entrepreneur". Retour sur un parcours hors-norme.


Il y a les hommes qui restent fidèles à l'entreprise qu'ils ont créée et la conduisent, étape après étape, au travers des décennies, à l'image de Serge Kampf, qui quitte ces jours-ci la tête de Capgemini après 45 ans de bons et loyaux services. Et puis il y a les autres ! Alexandre Krivine fait partie de la seconde catégorie. Son côté touche-à-tout ne date pas d'hier et son cursus étudiant en porte déjà la trace : un diplôme d'ingénieur agronome, un autre d'ingénieur informatique à l'EPITA) et une maîtrise en génétique pour couronner le tout.

Le virus de l'entreprise

Côté professionnel, c'est son côté high tech qui l'a emporté d'emblée, l'amenant à débuter sa carrière en 1992 chez Thomson, comme ingénieur de développement, puis chez l'éditeur de logiciels Marben. Là, il découvre un marché encore embryonnaire... internet. Dès 1995, le virus de l'entreprise prend le dessus et Alexandre Krivine lance Skyworld, un des premiers fournisseurs d'accès français. "J'avais contracté un prêt personnel de 50.000 francs à la banque pour me lancer, se souvient-il. Nous étions spécialisés sur le marché des entreprises et nous avions environ 10% du marché français." Deux ans plus tard, la société est revendue à Cegetel, filiale télécoms de Vivendi (suivre le cours de Vivendi). Entretemps, Alexandre Krivine s'est déjà lancé dans une autre aventure en créant avec l'Agence France Presse et le courtier Liberty Roussin un site d'informations financières, qui sera également revendu à Vivendi.

Ces premiers succès amènent alors notre entrepreneur à rejoindre la direction internet de Cegetel, ce qui lui permettra de se convaincre que les grands groupes ne sont pas sa tasse de thé. Dès 2000, il fonde une troisième société, Right Vision, qui commercialise des "box" internet auprès des entreprises. La bulle technologique n'a pas encore éclaté et la société parvient à lever des fonds importants (une soixantaine de millions d'euros au total, ce qui lui permet de se développer à l'échelle européenne, malgré un contexte difficile.

D'Alcatel Optronics à 3S Photonics

Comme les précédentes, cette aventure se termine par un rachat, en 2004. L'acquéreur est cette fois Alcatel (suivre le cours d'Alcatel) et Alexandre Krivine intègre le groupe, pour respecter les clauses du contrat de cession. Peu après, une âme bien intentionnée lui parle de la société Avanex France, ex-filiale d'Alcatel. L'entreprise, initialement connue sous le nom d'Alcatel Optronics, est une belle pépite technologique, spécialisée dans les composants destinés aux réseaux sous-marins de fibres optiques. Elle a vécu une période faste jusqu'en 2000, année au cours de laquelle son chiffre d'affaires bondit de 144%, pour atteindre 432 millions d'euros, et où elle est introduite en bourse sous la forme d' "actions reflet", permettant à Alcatel de lever 1,4 milliard d'euros ! Mais on se rend vite compte que le marché, obnubilé à l'époque par tout ce qui touche à internet, a massivement surévalué les besoins en fibre optique à un moment où les utilisateurs finaux du web restent largement connectés via des modems à bas débit, ce qui se traduit par des besoins en bande passante très faibles. Du fait de ces surcapacités énormes, l'activité d'Alcatel Optronics est alors stoppée net, et pour longtemps. Devenue un foyer de pertes intenable, la division d'Alcatel est bradée en 2003 au groupe américain Avanex. " Lorsque j'ai rencontré les dirigeants d'Avanex, ils m'ont demandé des préconisations sur l'avenir de leur filiale française, se souvient Alexandre Krivine. Trois solutions s'offraient alors : un arrêt pur et simple de l'activité, une cession industrielle ou un LBO associant les managers."
C'est une option un peu hybride qui sera finalement retenue, avec l'appui financier d'Alexandre Krivine, qui découvre ce métier si particulier des composants télécoms. Début 2007, il se retrouve à la tête d'une entreprise qui prend un nouveau départ sous un nouveau nom : 3S Photonics ! Le pari est risqué car, si le marché de la fibre commence à montrer des signes de redressement, le chiffre d'affaires est seulement de 7 millions d'euros, pour 30 millions de pertes ! "Nous avons investi en fonds propres, restructuré l'activité, puis fait entrer le Fonds stratégique d'investissement au capital en 2009, ce qui nous a permis de faire l'acquisition du canadien Avensys, et d'élargir notre gamme aux composants passifs", raconte Alexandre Krivine.

La renaissance d'un fleuron de l'industrie de pointe


Le redressement commence et l'année 2011 voit de nouveaux développements avec la reprise de Manlight. Basée à Lannion, la société n'est autre que l'ancien Highwave Optical, autre fleuron boursier éphémère de la fibre optique française, passé en 2005 par la case "dépôt de bilan". D'autre part, la société de capital-investissement Eurazeo reprend la participation du FSI et investit au total 37 millions d'euros dans 3S Photonics, pour en devenir l'actionnaire majoritaire (83% des parts). Avec un chiffre d'affaires 2011 en hausse de 19% à 51 millions d'euros, 3S Photonics fait aujourd'hui figure de phénix de la fibre optique. L'heure d'un nouveau départ pour son éclectique patron ? Pas encore, car il a une "feuille de route" à respecter avec son nouvel actionnaire, qui consiste notamment à développer d'autres marchés que celui des réseaux sous-marins, où l'entreprise est un leader mondial archi-dominant. Mais, soyons-en sûrs, il tirera un jour sa révérence pour se lancer dans une nouvelle aventure. "Ce que j'aime, c'est démarrer une activité, la développer, pas gérer au quotidien une grande entreprise", explique Alexandre Krivine. Et d'ajouter : "une de mes fiertés d'entrepreneur est d'avoir créé des centaines d'emplois, alors que je n'ai que très rarement licencié." Sur ce plan-là, 3S Photonics est un cas exemplaire. Depuis la reprise, les effectifs sont passés de 110 à 200 personnes. Et l'entreprise crée aujourd'hui des emplois industriels de pointe sur son site de Nozay, dans l'Essonne. Non, le made in France n'est pas mort.

Emmanuel Schafroth

Yahoo! Finance vous propose de revenir régulièrement sur des success story et des portraits de chefs d'entreprise hors-du-commun. Vous venez donc de découvrir le 5ème épisode.

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