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Baisse surprise des importations en Chine en novembre

par Kevin Yao

PEKIN (Reuters) - Les importations chinoises ont subi en novembre une baisse inattendue et la croissance des exportations a ralenti, une évolution qui alimente les craintes d'un coup de frein de plus en plus net pour la deuxième économie mondiale et qui accroît la pression sur Pékin en faveur de nouvelles mesures de soutien à l'activité.

Les exportations ont augmenté de 4,7% par rapport à novembre 2013 alors que les importations ont reculé de 6,7%, leur recul le plus marqué depuis mars, montrent les statistiques officielles publiées lundi par les Douanes.

L'excédent commercial a quant à lui atteint 54,5 milliards de dollars (44,4 milliards d'euros), un nouveau plus haut historique, ce qui pourrait favoriser l'appréciation du yuan alors même que les exportations sont à la peine.

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Les économistes interrogés par Reuters attendaient en moyenne une croissance de 8,2% des exportations et de 3,9% des importations ainsi qu'un excédent commercial de 43,5 milliards de dollars.

"Malgré un nouveau record de l'excédent commercial, les détails brossent un triste tableau, avec une croissance plus faible des exportations et une contraction des importations de matières premières en volumes", a commenté Andy Ji de la Commonwealth Bank of Australia.

Les exportations sont restées le point fort de l'économie chinoise ces derniers mois alors que la demande intérieure montrait des signes répétés de faiblesse, mais les observateurs expriment des doutes sur la fiabilité des statistiques officielles et évoquent des indices suggérant une résurgence des flux de devises spéculatifs, qui aurait pour effet de gonfler artificiellement les exportations.

Pour Dariusz Kowalczyk, de Credit Agricole CIB à Hong Kong, la tendance à surdéclarer les exportations pourrait avoir reflué le mois dernier, ce qui expliquerait le chiffre inférieur aux attentes. Il juge néanmoins "choquant" le recul des importations, qui reflète certes la baisse des cours des matières premières mais aussi celle de la demande intérieure.

LES AUTORITÉS SOUS PRESSION

"Cela signifie que la pression va augmenter sur les autorités pour qu'elles fassent davantage pour stimuler la croissance", ajoute-t-il.

"Nous nous attendons à une baisse des ratios de réserves obligatoires en décembre, au lancement d'opérations de prise en pension cette semaine et à une nouvelle baisse des taux au premier trimestre. Le yuan devrait encore monter en réaction aux indicateurs."

La Banque populaire de Chine (PBoC) a surpris les marchés le 21 novembre en annonçant une baisse de ses taux d'intérêt, la première depuis plus de deux ans.

Les chiffres de la production industrielle, des investissements en actifs fixes et des ventes au détail sont attendus vendredi.

Pariant sur de nouvelles mesures de soutien, la Bourse de Shanghai a gagné 4,1%, après avoir atteint son plus haut niveau depuis plus de trois ans.

Des sources proches du pouvoir ont déclaré que les autorités étaient prêtes à baisser de nouveau les taux et à assouplir l'encadrement du crédit, de peur d'une multiplication des créances douteuses, des défaillances d'entreprises et des pertes d'emploi.

Bien que la croissance soit tombée au troisième trimestre à 7,3% en rythme annuel, son plus bas niveau depuis la crise financière, Pékin espère atteindre son objectif de 7,5% de croissance du produit intérieur brut (PIB) cette année.

Mais le ralentissement de l'immobilier, une demande à l'export erratique et une croissance plus faible de l'investissement pourraient limiter la croissance à 7,4%, ce qui serait la plus mauvaise performance en 24 ans. Et cette évolution risque de perdurer pendant une bonne partie de l'année prochaine.

C'est dans ce contexte que doit s'ouvrir mardi une réunion des plus hautes instances de l'Etat consacrée à la politique économique et aux projets de réformes pour 2015, au cours de laquelle sera débattue la question des objectifs à présenter au Parlement en mars, a-t-on appris de plusieurs sources dans des cercles de réflexion proches du gouvernement.

Plusieurs de ces organes ont suggéré d'abaisser l'objectif de croissance pour 2015, probablement autour de 7%.

(Jean-Philippe Lefief et Marc Angrand pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)