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Apple et Samsung ou les chiffonniers de la techno


Quand les géants de l'électronique croisent le fer, tous les coups, même les plus bas, sont permis. Apple versus Samsung : procès du siècle ou  simple querelle d'écoliers ?


Lucy H. Koh est une femme au bord de la crise de nerfs ! C'est la juge en charge du "procès du siècle" opposant deux géants de la technologie, l'américain Apple et le coréen Samsung : autrement dit, les deux leaders du juteux marché des smartphones. La marque à la pomme réclame au moins 2,3 milliards de dollars de dédommagements à son rival et la tension n'a fait que monter depuis le début du procès, fin juillet. La liste de nouveaux témoins à interroger de 75 pages remise par Apple à la juge à quelques jours des plaidoiries est la goutte qui a fait déborder le vase. La réaction de Lucy Koh a été vive : elle a carrément demandé au juriste s'il ne "fumait pas du crack" et elle conseille tout bonnement aux deux protagonistes de régler à l'amiable leurs petits soucis concurrentiels, arguant que tous deux avaient à y perdre si l'affaire allait jusqu'au verdict.

Voilà qui en dit long sur l'atmosphère de pugilat permanent de l'affaire, qui voit depuis des semaines s'affronter des spécialistes du droit de la propriété intellectuelle chargés de démontrer si, oui ou non, Samsung a copié l'iPhone et l'iPad d'Apple. Le coréen a contre-attaqué en affirmant qu'Apple lui devait plus de 400 millions de dollars au titre de la violation de plusieurs brevets, chaque belligérant avançant des chiffres sur les marges supposées de l'autre pour étayer ses réclamations. Un représentant d'Apple a ainsi évalué à 35,5% la marge réalisée par Samsung sur les quelque 8 milliards de dollars de vente réalisés aux Etats-Unis, Samsung rétorquant aussitôt que le chiffre réel était de 12% seulement.

Cette bataille de chiffonniers entre géants n'est pas la première du genre. Hewlett Packard vient ainsi de remporter une bagarre, certes moins médiatique, face à Oracle, obligeant ce dernier à revenir sur sa décision unilatérale de ne plus fournir de version de ses logiciels pour les serveurs vendus par HP et fonctionnant avec le processeur Itanium d'Intel. Plus souvent, les procès dans la techno sont motivés par une "guerre des brevets" et se terminent en effet par un arrangement amiable, tant ces affaires sont complexes. En 1994, Apple (déjà !) avait ainsi attaqué Microsoft et HP pour le plagiat supposé de son interface graphique. Xerox avait alors pris le train en marche, portant plainte à son tour contre Apple, soupçonné de l'avoir copié pour réaliser sa propre interface. Tout cela se termina trois ans plus tard par des négociations à l'amiable, Apple accordant ainsi une licence à son rival et celui-ci s'engageant à réaliser des versions de sa suite bureautique Office, compatible avec les ordinateurs Mac d'Apple.

Cette suite d'affaires et les sommes mises en jeu démontre à l'évidence le poids croissant de la technologie, et singulièrement du logiciel, dans l'économie globale. A ce sujet, le procès Apple-Samsung a laissé filtré une nouvelle assez surprenante : il a été révélé que Steve Jobs, ancien patron d'Apple décédé en octobre 2011, envisageait de lancer une voiture en association avec Volkswagen. Elle pose aussi des questions qui n'existaient pas avant l'ère numérique, comme celle de savoir dans quelle mesure il est permis de reproduire ou d'imiter une fonctionnalité inventée par un concurrent.

Au final, le procès Apple-Samsung ne serait-il qu'une tempête dans un verrre d'eau ?
Car le plus drôle dans l'histoire, c'est que pendant que les avocats s'étripent, les affaires continuent... y compris entre Apple et Samsung ! L'américain est même un des principaux clients du coréen et devrait lui acheter cette année pour quelque 10 milliards de composants. Business is business.

Emmanuel Schafroth

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